Les journalistes de la presse électronique indépendante sont en colère. Ils ont manifesté hier, mercredi 2 aout devant le siège du ministère de la Communication.
Les journalistes web sont en colère, et ils le font savoir. Ils sont en colère contre certains articles du code de la presse et de l’édition qui va réduire et fermer leurs espaces de liberté ce qui entrainera ainsi la perte de plusieurs postes d’emploi, condamnant au chômage plusieurs journalistes web indépendants.
C’est la Coalition Nationale pour la Défense de la Presse et la Liberté des Médias qui a appelé a ce rassemblement de tous les sites de la presse électronique lésés par ces mesures. La Coalition demande, entre autres, l’application des art 6, art 25,art 28 , art 58 de la loi n° 88-13 relative à la presse et à l’édition, garantit de la liberté d’expression, d’information et de publication.
Des slogans tels que « non la fermeture des espaces de liberté », « non au chômage des journalistes », « arrêtez de museler la presse « , « web freedom », « Ce code de la presse et de l’édition est une prison pour la liberté de la presse » , « Ne touche pas à mon site » ont été, quelques-uns des slogans scandés par les journalistes, mais aussi, techniciens webmasters, qui demandent la levée des sanctions et appellent les responsables de tutelle à assumer leurs responsabilités.
Après la prise de parole par plusieurs journalistes, les manifestants ont rendu publique une déclaration qu’ils remettront au ministère, promettant de poursuivre leurs revendications et leurs actions. Au cas ou une fin de non recevoir leur est réservée, la coalition compte solliciter l’intervention personnelle de Sa Majesté le Roi faisant référence à un paragraphe du dernier discours du trône où le Roi a déclaré :
« …Voilà pourquoi les citoyens se plaignent, auprès du Roi, des administrations et des responsables qui font preuve de procrastination dans le règlement de leurs doléances et le traitement de leurs dossiers. …Voilà pourquoi ils sollicitent Son intervention pour mener leurs affaires à bonne fin. …Face à cet état de fait, le citoyen est en droit de se demander, à quoi servent les institutions en place, la tenue des élections, la désignation du gouvernement et des ministres, la nomination des walis et des gouverneurs, des ambassadeurs et des consuls, si, visiblement, un fossé sépare toutes ces instances du peuple et de ses préoccupations ? »
Pour rappel, les dispositions contenues dans le premier chapitre de la loi 88-13 du code la presse, et son article 15, obligent les directeurs de publication à être titulaires d’une licence ou d’un diplôme spécialisé dans le domaine de la presse, ou, dans le cas contraire, justifier d’une expérience de plus de 20 ans dans le journalisme, pour pouvoir exercer leur fonction.
Un délai maximum d’un an a été accordé aux directeurs de publications pour se conformer à loi. Cette date arrive à expiration le 15 août 2017.