Le Prix de la littérature arabe 2021, créé par l’Institut du monde arabe et la Fondation Jean-Luc Lagardère, est décerné à l’auteure omanaise Jokha Alharthi pour son roman « Les Corps célestes » (éditions Stéphane Marsan), traduit de l’arabe par Khaled Osman. Jokha Alharthi succède à l’écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin qui avait reçu le Prix de la littérature arabe en 2020 pour son roman Les Jango.
Jokha Alharthi est née à Oman. Elle est professeure au sein du département d’Arabe à la Sultan Qaboos University, à Mascate. Elle a fait ses études à Oman et au Royaume-Uni, où elle a obtenu un doctorat en littérature arabe classique à l’Université d’Édimbourg. En 2019, son roman Les Corps célestes devient le premier roman de langue arabe récompensé par l’International Booker Prize et le premier roman d’une auteure omanaise traduit en langue anglaise. « Je suis heureuse de savoir que mon roman contribuera à faire connaitre la littérature arabe et plus particulièrement la littérature omanaise en langue française. J’espère que cela pourra encourager les lecteurs, qu’ils soient familiers ou non avec les écrivains omanais et arabes, à se plonger dans le monde fascinant de la littérature arabe » à déclaré la primée.
Le jury a salué « un roman captivant et poétique qui permet de découvrir une société omanaise en pleine mutation, ainsi que les conditions de vie et les aspirations de sa population. Bien qu’il soit ancré dans la réalité omanaise, ce livre parle pour toute l’humanité et s’adresse à l’universel ». Le jury a également souligné « la qualité littéraire remarquable de la traduction de Khaled Osman qui réussit magistralement à transmettre l’esprit de l’œuvre »

Les corps célestes
Dans le village d’Awafi, à Oman, vivent trois soeurs, toutes à marier. Maya, la couturière minutieuse, épouse Abdallah qui s’éprend d’elle au premier regard. La sage Asma se marie à Khaled par sens du devoir. Quant à Khawla, l’insoumise qui lit des romans d’amour, elle décline les demandes de tous ses soupirants, espérant le retour de l’homme auquel elle a été promise depuis son enfance. Mais Nasser est parti faire ses études à l’étranger, et ne reviendra sans doute pas. Ces trois femmes, leurs ancêtres et leurs descendants, sont les témoins des mutations qui transforment en profondeur la société omanaise.