Lors de sa rencontre avec plusieurs femmes, leaders du mouvement féministe au Maroc et les médias, Mohammed Aujjar, ministre de la Justice a été très clair, quant à l’accès des femmes à la profession de Adel. Les femmes pourront devenir adouls sans aucune condition, mettant fin ainsi aux nombreuses polémiques et critiques non moins acerbes. Une avancée très importante des droits des femmes marocaines.
Dans son intervention et après un rappel très détaillé des grandes réformes de la justice et des métiers juridiques, le ministre de la Justice a annoncé officiellement l’organisation pour bientôt du concours d’accès des femmes au métier de Adel « Après la décision de Mohammed VI d’ouvrir la profession d’adoul aux femmes, un concours sera ouvert aux hommes et femmes » a indiqué Mohammed Aujjar. Le ministre n’a pas omis de rappeler que les lois régissant le plan « adala » n’interdisent aucunement aux femmes l’exercice de cette profession. Aux dires du ministre ,800 postes sont à pouvoir par les hommes et les femmes. Une formation sera donnée à l’Institut national de la magistrature « Ce concours prévoit 800 postes accessibles aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Cette ouverture aux femmes du métier de Adoul est d’ailleurs prévue dans l’article 19 de la Constitution marocaine », précise le ministre.
Féminiser le métier mais aussi la grammaire !
Les associations de la société civile présentes à cette rencontre ont toutes exprimé leur satisfaction et leur soutien totale à la décision royale, qu’elles ont qualifié d’historique .Une fois de plus, on perçoit la volonté du pays à travailler pour l’égalité entre les citoyens et les citoyennes et la levée de toute discrimination à l’encontre des femmes marocaines. Rappelons que dans la même démarche réformatrice, le Royaume a déjà autorisé les femmes prédicateurs, les « mourchidates » à encadrer l’enseignement religieux dans les mosquées.
Si désormais le métier de adel ou adoul n’est plus l’apanage des hommes, et vient de se « féminiser » reste à savoir si selon l’usage lié à la féminisation des métiers et des fonctions ,doit-on également féminiser ce mot adel ou adoul? « Pour le moment c’est absolument ridicule de se poser cette question. Concentrons-nous avant tout sur l’essentiel et un jour peut être des voix s’élèveront pour défendre une version plus égalitaire de la grammaire » telle est la réponse venue d’un esprit rebelle, d’une association rebelle présente à la rencontre.