Soixante-dix ans d’histoire du cinéma marocain racontés dans une expo

« Tous les pays qui n’ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid » est une exposition consacrée à la vie et à l’oeuvre de la famille Bouanani et à ses contributions pionnières dans le cinéma marocain et la conservation du patrimoine culturel populaire.

Près d’un an après la publication du livre d’Ahmed Bouanani, « La septième porte : une histoire du cinéma au Maroc de 1907 à 1986 » (Kulte Editions), plusieurs décennies après sa rédaction, le collectif des Archives Bouanani donne suite avec une autre initiative. Cette fois, le collectif, conduit par l’artiste visuelle Touda Bouanani présente une exposition afin de mettre en lumière la vie et l’oeuvre de la costumière et décoratrice Naima Saoudi et ses contributions au cinéma marocain des années 1960 jusqu’à sa disparition en 2012.

Nommée d’après un chapitre du livre d’Ahmed Bouanani, « Tous les pays qui n’ont plus de légendes seront condamnés à mourir de froid », l’exposition présentera des costumes et des accessoires de divers films, notamment « Les Quatre Sources » (1977) et « Mirage » (1980) de Ahmed Bouanani, ainsi que « La Bataille des trois rois » (1989) de Souheil Ben Barka. L’exposition présentera également l’oeuvre de Mohamed Ousfour, le père du cinéma marocain et une filmothèque de cinquante films référencés dans le livre de Bouanani. Cette collection sera mise à disposition du public pour visionnage dans le cadre de l’exposition au 18, Derb El Ferrane – un espace culturel dans la médina de Marrakech.

Par ailleurs, dans le cadre de sa collaboration avec AWAL, un projet dédié à l’archivage et à la promotion des arts oraux ancestraux et populaires, le Collectif Bouanani a également invité le jeune réalisateur de films d’animation et illustrateur Driss Ouaamar à une résidence de recherche artistique en dialogue avec l’exposition. Cette résidence a pour but d’encourager une jeune génération d’artistes à puiser également dans les archives Bouanani ainsi que dans les arts populaires qui souvent ont inspiré de nombreuses oeuvres du cinéaste-auteur.

L’exposition, qui se tient du 23 octobre 2021 au 15 janvier 2022, sera également accompagnée d’une série de projections, de discussions, d’ateliers et de performances. Parmi celles-ci, une projection spéciale en 35 mm du film « Adieu Forain – Bye Bye Souirty » (1998) de Daoud Aoulad Syad, des discussions avec des critiques et des chercheurs comme Ahmed Boughaba et Safaa Bendhiba et une série de performance de Kabareh Cheikhats empruntant les costumes de Saoudi et adaptant des bandes sonores de films de Bouanani.

Si la plupart des événements se dérouleront au 18, Derb El Ferrane, d’autres auront lieu à l’École Supérieure des Arts Visuels (ÉSAV Marrakech) en partenariat avec  » ÉSAV DocLab « , un ciné-club étudiant dédié au cinéma documentaire, ainsi qu’à l’Institut Français. Bien qu’initié sur Marrakech, ce programme et exposition font partie d’un programme plus large qui se déroulera dans tout le pays, y compris une deuxième exposition qui ouvrira le 5 novembre à Kulte, Gallery & Editions à Rabat.

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