Trop d’enfants chez le psy ?

Soumis à une pression trop forte, de plus en plus exigeants envers leur progéniture, les parents d’aujourd’hui rêvent de l’enfant parfait. Au moindre couac, ils se précipitent chez le psy. Parfois à tort. Explications.

 

Consulter un psy est devenu presque tendance pour les adultes. Pour les enfants aussi, ce n’est plus un tabou. On consulte pour tout et rien, pour le moindre trouble du comportement ou tout ce qui nous semble, en tant que parents hyper inquiets, sortir de la normalité. Un enfant turbulent, hyperactif, surdoué, timide, réservé, violent, … sont autant de raisons qui nous incitent à chercher une aide extérieure. On n’hésite même plus à emmener son enfant chez le psy en cas de mauvaises notes, de troubles du sommeil et de tracas souvent minimes.
En fait, si la consultation d’un spécialiste s’impose lorsqu’il s’agit de vraies souffrances et de troubles de comportements handicapants, la raison voudrait que les parents trouvent eux-mêmes des solutions aux difficultés de leurs enfants.

Des parents inquiets, des enfants qui souffrent

Malheureusement, à l’heure actuelle, les parents n’hésitent pas à remettre en question leurs méthodes éducatives et à rechercher, à tout prix, l’enfant épanoui et heureux à 100%. Les parents ont pourtant des ressources insoupçonnées pour venir en aide à leur enfant, surtout s’ils se réfèrent à la théorie de holding, chère au pédiatre et psychanalyste Donald W. Winnicott. Celle-ci est toute simple : en portant l’enfant physiquement et psychiquement, en l’entourant de leurs bras, en le soutenant, les parents peuvent aider leur enfant. Mais cela ne marchera que si les parents ont résolu leurs propres difficultés. Les parents peuvent ainsi frapper à la porte du psy pour mettre des mots sur leurs propres impressions concernant le mal être de leur enfant avant de l’y conduire, au cas où un suivi thérapeutique s’impose. Mais attention, si les parents croient pouvoir résoudre seuls les problèmes de leur enfant, ils peuvent, d’une part ne pas réussir, et d’autre part, trop tarder à consulter et contribuer ainsi à l’aggravation du problème de l’enfant. Mais il ne faudra pourtant pas généraliser. Le mal-être supposé de l’enfant peut ne pas en être, car il arrive que ce soient les parents qui souffrent et projettent leurs souffrances sur l’enfant. Mais il arrive aussi que l’enfant souffre réellement. Il pourra alors s’agir de problèmes relationnels avec les parents, d’un manque de repères éducatifs, d’une absence d’autorité, etc. Un simple accompagnement des parents pourrait remettre les choses dans l’ordre.

Quand la consultation s’impose

Plus concrètement, il faudra consulter lorsqu’un enfant montre un changement brutal et inexpliqué dans son comportement. Dans ce sens, il est tout à fait normal que des spécialistes prennent en charge des enfants présentant des pathologies lourdes.  Le rôle du psychologue s’avère également déterminant dans certains cas complexes exigeant une prise en charge pluridisciplinaire. Aussi, si le psy est incontournable en cas de réelles difficultés de l’enfant, la banalisation des consultations à tout-va devrait se faire à bon escient. Dès lors, et en l’absence de toute pathologie lourde, l’écoute de son enfant demeure la meilleure des thérapies.

Les signaux d’alerte

Entre 3 et 6 ans : l’entrée à l’école permet de mettre à jour certaines difficultés de l’enfant de socialisation de l’enfant. Si l’enfant fait montre d’une violence extrême à l’égard de l’enseignant et de ses petits camarades, s’il laisse à voir une grande inhibition l’empêchant de prendre part aux activités de la classe, il convient de s’en préoccuper.
Avant 11 ans : on se préoccupe si l’enfant ne maîtrise pas certaines choses qu’il est censé faire ou savoir à son âge. Cela concerne les retards scolaires importants ou encore des problèmes d’énurésie.

A partir de 12 ans : n’hésitez pas à consulter si votre ado vit isolé et replié sur lui-même, s’enferme dans sa chambre pour broyer du noir, sèche ses cours, s’il a de mauvaises fréquentations, s’il (elle) se préoccupe trop de son poids, développe un discours sombre sur la vie et l’existence ou encore si on a des doutes sur une éventuelle consommation de substances illicites.

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