De plus en plus d’accouchements sont effectués par césarienne. Redoutée certaines femmes ou réclamée par d’autres, elle est systématique chez certains obstétriciens. Pourtant, elle n’est pas dénuée de dangers.
La césarienne ne doit pas être systématique. Pourtant, au Maroc, les chiffres révèlent un recours plus que de raisons à cette méthode d’accouchement. Ainsi, le taux de recours à la césarienne s’est élevé à 61% en 2017 alors qu’il était de 35% en 2006. Plus grave encore, le taux de recours aux césariennes enregistré au Maroc dépasse largement les taux préconisés par l’OMS (15%), et Ceux enregistrés en moyenne chez 36 pays adhérents à l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (Turquie, Japon, France, Allemagne, Espagne, etc.) et qui est de 27,9%. Mais également le taux enregistré en Égypte (55,5%), en Argentine (43,1%) et en Colombie (36,9%), selon un rapport de l’OMS publié en 2018. Ce recours abusif à la césarienne s’explique par des raisons de confort mais également financières, et dans ce sens, on trouve plus d’accouchement réalisés par césarienne dans les cliniques privées. Patientes et médecins pensent que ce mode d’accouchement est dénué de risques, alors que l’OMS note que la césarienne est une opération qui comporte trois fois plus de danger que la voie basse.
Cas particuliers
L’obstétricien pratique ainsi une césarienne lorsque le bébé doit être extrait rapidement, soit parce qu’il montre des signes de souffrance fœtale, soit parce que la maman saigne beaucoup. D’autres situations incitent les médecins à pratiquer un accouchement par voie haute, notamment si l’enfant se présente mal, s’il est trop gros ou si le bassin de la mère est trop étroit. Aussi quand il s’agit d’une grossesse multiple ou quand la mère souffre d’une poussée d’herpès génital risquant de contaminer le bébé au moment de l’expulsion, la césarienne est alors indispensable.

Recours abusif
Généralement, les suites opératoires ne posent pas de problème, même si une césarienne peut entraîner certaines complications. La montée de lait peut ainsi être plus tardive, du fait d’une fatigue supplémentaire. La cicatrisation est toujours un peu douloureuse, d’autant plus que les contractions de l’après-naissance viennent s’ajouter aux douleurs de la cicatrice. Parmi les complications postopératoires, ce sont sans doute les hémorragies tardives qui sont les plus spectaculaires. Peu prévisibles, elles sont heureusement rares. Enfin, bien que très faible, le taux de mortalité des femmes pendant l’accouchement avec césarienne serait de quatre à cinq fois plus important que lors d’un accouchement par les voies naturelles. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) tire d’ailleurs la sonnette d’alarme et indique qu’une limite maximale de 15 % du taux de césarienne doit être respectée. Au-delà de ce chiffre, le recours à la césarienne est jugé comme abusif et aurait un impact plus négatif que positif, si l’on considère les risques de cette opération. Ainsi, il convient de limiter l’utilisation d’une telle opération à des accouchements pathologiques.